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OL : je doute, donc je suis

Actuel 17e du classement, l’OL a déjà connu semblables périodes de doutes par le passé. Il s’en est presque toujours relevé.

 

Alors, c’est la crise à l’OL ? A vrai dire, on n’en sait rien, les avis divergent. De notre côté, on ne nous enlèvera pas de l’idée qu’une équipe  qui vient de remporter ses deux derniers matchs ne peut pas foncièrement être en crise.

 

Mais, bon, les Bad Gones l’ont décidé. Oui, c’est la crise et c’est même la grosse crise à voir l’énergie dont ils ont fait preuve, vendredi dernier, pour « décorer » Lyon et ses hauts lieux d’une cinquantaine de banderoles toutes bariolées d’un lapidaire « Puel démission » (1). On n’avait jamais vu ça dans la Capitale des Gaules et, de mémoire, pas même ailleurs (ce qui ne veut pas dire qu’on n’a pas vu pire). On n’avait jamais vu, non plus, un président lyonnais venir défier tout un virage hostile à l’issue d’une rencontre.

 

L’affaire semble grave, donc. Une chose est sûre, l’arrivée de la trêve international, ce week-end, a clos une période particulièrement délicate pour les Olympiens sur le plan des résultats. Si l’on met de côté la Ligue des Champions, en championnat, l’OL a disputé huit matchs pour un bilan de deux victoires, deux nuls et quatre défaites (2). C’est peu, trop peu évidemment.

 

Douze séries similaires depuis le retour en D1

Pourtant une telle série négative n’est pas rare dans l’histoire du club lyonnais. Depuis sa remontée en première division, en 1989, on en a recensé douze se rapprochant sensiblement de celle vécue ces dernières semaines, autrement dit, un peu plus d’une toutes les deux saisons, en vingt ans (voir le récapitulatif ). Or, toutes n’ont pas engendré de « crise », ni même sérieusement compromis les objectifs préalablement établis.

 

Ainsi, en 1989-90, l’année de leur retour parmi l’élite, les Gones enchainent quatre défaites d’affilée entre la 31e et la 34e journée. Ils n’ont jamais réédité cette « performance », depuis. Mais, celle-ci ne les empêche pas, cette saison-là, de terminer à une belle 8e place.  

 

Rebelote ou presque, la saison suivante. Les hommes de Domenech subissent quatre revers entre la 26e et la 30e journée, tout juste entrecoupés d’un nul, à Gerland, face aux Verts, le tout quelques semaines après une déroute à Marseille, 7-0. De quoi provoquer une crise ? Pas vraiment. L’OL ne perdra plus aucun de ses huit derniers matchs  et retrouvera l’Europe, 16 ans après, à l’issue de la saison.

 

Les protégés du président Aulas connaitront semblables mésaventures en 93-94 (4 défaites en 5 matchs), 97-98 (4 défaites au cours des 6 premières journées) ou 98-99 (4 défaites en 7 matchs). A chaque fois, en dépit de ces « trous noirs », l’objectif fixé sera atteint.

 

Restent les cas des deux annus horribilis, les saisons 91-92 et 92-93, les pires de l’ère Aulas en D1. Pendant deux ans, les Gones connaitront plusieurs passages à vide. Mais, malgré une 16e puis une 14e place, ils sauveront l’essentiel - leur place parmi l’élite, ainsi que leur entraîneur – Domenech,  seulement débarqué à l’issue de la saison 92-93.

 

Les années de gloire n'y ont pas coupé

Restent, surtout, les cas de ces dernières saisons, celles où l’OL a tout raflé et entre autres sept titres consécutifs de champion de France. Ces précédents s’avèrent inévitablement les plus intéressants à analyser, car les plus proches de la configuration actuelle (l’objectif, à chaque fois, étant de terminer sur le podium, au moins). Ces précédents là ont surtout le grand mérite d’exister, preuve que les Lyonnais ont aussi traversé quelques périodes de trouble au cours d’une décennie de gloire.

 

Certes, les Olympiens ont vécu des saisons particulièrement abouties en 2000-2001 (seulement 4 défaites au total), en 2004-2005 (3 défaites) ou en 2005-2006 (4 défaites). Mais, en 2002-2003, par exemple, les protégés de Paul Le Guen se retrouvent dans une situation peu enviable après avoir chuté trois fois entre la 5e et la 8e journée, sans compter qu’ils ont également mal démarré en Ligue des Champions, avec un revers à Amsterdam.  Pourtant, en ce sombre mois de septembre, l’entraineur lyonnais ne perd en rien sa sérénité, martelant qu’il a confiance en son groupe. La suite lui donnera raison avec un deuxième de titre de champion consécutif.

 

Les choses se présentent encore plus mal, ou presque, au début de la saison 2007-2008. Encore en rodage, l’OL subit deux défaites d’affilée (à Toulouse et  à Lorient) lors des trois premières journées. La fin de cycle est déjà rabâchée et les pires turpitudes promises aux hommes d’Alain Perrin. Neuf mois plus tard, ces derniers conquièrent le premier doublé Coupe-Championnat de l’histoire du club…

 

Tomber, puis se relever, une habitude chez Claude Puel...

Arrive enfin la période Puel. Au cours des deux dernières saisons, avec l’ancien lillois aux commandes, les moments de « creux » se sont révélés un peu plus longs et un peu plus lourds que lors de la décennie précédente. En enregistrant 4 défaites en 8 matchs entre la 27e et la 34e journée, lors de la saison 2008-2009, l’OL a certainement dit adieu à un huitième titre consécutif.

 

De même, la saison dernière, l’incroyable série de 5 défaites en 11 matchs (pour seulement 2 victoires) entre la 9e et la 19e journée a fortement compromis ses chances de remonter sur la première marche du podium. Mais, s’il n’en a pas fallu davantage à certains pour brandir la guillotine, les Lyonnais se sont, à chaque fois, spectaculairement extirpés de l’impasse dans laquelle beaucoup prétendaient qu’ils s’étaient fourrés.

 

En fin de saison 2008-2009, ils redémarrent ainsi avec trois victoires de suite et trois buts marqués à chaque fois (3-0 face à Nantes, 3-1 à Marseille et face à Caen) pour préserver l’ambition initiale, une qualification pour la Ligue des Champions (via le tour préliminaire). L’an passé, enfin, ils ne connaissent qu’une seule défaite après la trêve, signant 12 victoires et six nuls et, là encore, se qualifient pour la C1 en accrochant même la place de dauphin derrière l’OM.

 

Alors, bien sûr, nul ne peut prétendre avec certitude que l’OL se remettra totalement de sa mauvaise passe actuelle, d’autant que les tensions qui l’accompagnent s’avèrent historiquement assez exceptionnelles (3). Mais, il l’a toujours fait. Plus ou moins haut certes, plus ou moins rapidement, mais l’OL a toujours rebondi au cours de ces vingt dernières années, a fortiori, quand sa mauvaise série survenait en début de saison (93-94, 97-98, 02-03, 07-08).

 

In fine, Jean-Michel Aulas a sans doute raison. Crise ou non, « l’institution » demeure plus forte que tout. Cela laisse quelque espoir. Et ce ne sont pas les deux dernières victoires à Tel-Aviv et Nancy qui nous feront penser le contraire…

 

 

(1) Lire le communiqué des Bad Gone sur leur site : www.bg87.com

 

(2) Coïncidence ou pas, l’OL a enregistré exactement les mêmes résultats (pas dans le même ordre toutefois) avant les deux trêves internationales, celle de début septembre et celle actuelle, de début octobre : 1 victoire, 1 nul, 2 défaites.

 

 (3) de par leur ampleur mais aussi de par le fait qu’elles correspondent précisément à une série significative de mauvais résultats. Curieusement, cela n’a pas toujours été le cas par le passé : les tensions (en interne comme en externe) ne sont pas toujours apparues au moment où le bilan sportif aurait pu les justifier.

Ainsi, en 1999, quand les Bad Gones décident de faire grève à l’occasion d’OL-Troyes à Gerland, ce n’est pas en raison des résultats (l’OL est alors 2e), mais pour protester contre la mise au ban(c) d’Alain Cavéglia. Quelques mois plus tôt, quand des supporters en colère envahissent Tola-Vologe après l’élimination contre Maribor au tour préliminaire de la C1, à l’été 99, l’OL sort de deux victoires et 1 nul en championnat. Idem à l’hiver 2003, après une élimination en Coupe de la Ligue, aux tirs au but, à Sochaux. Quatre mois plus tard, les Lyonnais seront sacrés champions. La « crise » est encore évoquée en janvier 2007. Les Olympiens viennent alors d’enchainer 3 défaites et 1 nul. Cependant, à ce moment-là, ils sont leaders du championnat avec 11 points d’avance et encore en course en Ligue des Champions !

Même le cas de Guy Stéphan reste étonnant à ce sujet. A l’automne 96, l’entraineur olympien a été licencié après une débâcle à Auxerre (0-7), mais il s’agissait « seulement » de sa 3e défaite en quatre matchs (ce qui est loin, surtout pour l’époque, de constituer une série abominable, on l’a vu). D’ailleurs, ironie de l’histoire, Guy Stephan n’a jamais connu de véritable « mauvaise série » à la tête de l’OL, y compris lors de la saison 95-96, terminée à une décevante 11e place. Preuve que, tout comme l’existence d’une mauvaise série ne s’avère pas toujours rédhibitoire, son absence n’est pas forcément synonyme de saison réussie.

 

Voir aussi le tableau de statistiques sur les mauvaises périodes lyonnaises

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